Web et Ecologie
Lorsqu’on entend parler d’écologie et de pollution environnementale, quelles sont les premières images qui nous viennent en tête ? Les usines rejetant des fumées polluantes ? Les embouteillages le long des routes néfastes pour l’environnement ? Des dizaines d’images concernant les problèmes environnementaux surgissent mais une représentation n’est pas intuitive et qui, pourtant, se doit d’être connue du grand public : la pollution numérique.
Qu’est-ce que la pollution numérique ?
Pour bien comprendre ce que signifie la pollution numérique, voici l’explication que le site Cleanfox donne :
« La pollution numérique est la pollution liée à l’impact numérique dans son ensemble. De la création des équipements tels que les ordinateurs et les smartphones à leur fin de vie en passant par les usages que les utilisateurs en font. Elle présente donc une dimension physique et virtuelle. »[1]
Plus précisément, cette pollution est liée à l’utilisation d’internet mais également à la fabrication de matériel, aux serveurs et réseaux ou encore au stockage de données.
Les 3 grandes sources de pollution dans le cycle numérique
Ainsi, le cycle de la pollution numérique est marqué par trois étapes :
- La fabrication des équipements numériques
- La fin de vie des appareils et équipements numériques
- La pratique digitale des utilisateurs
Cette dernière étape, considérée comme virtuelle, est souvent considérée comme la moins néfaste. En effet, par son invisibilité, les utilisateurs n’ont pas conscience de l’impact qu’ils peuvent avoir sur l’environnement. Cependant, le streaming, l’envoi et le stockage des mails ainsi que le stockage de données génèrent une forte consommation d’énergie. En effet, l’empreinte carbone dérivant de nos activités quotidiennes est très importante et malheureusement sous-estimée par l’ensemble des internautes. Comme le rappelle l’Observatoire du Numérique, « seulement 27% des français pensent être bien informés à propos de l’impact du numérique sur l’environnement. Un travail de sensibilisation est donc à opérer. »[2]
Pourquoi l’impact environnemental du numérique doit être pris au sérieux ?
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Internet : le 3ème gros consommateur d’électricité
Selon les données du GIEC, la production mondiale de chaleur et d’électricité représente un quart des émissions de CO2 soit une part plus importante que celle du secteur industriel (21%)[3]. Or, de cette électricité consommée, l’utilisation digitale représente une part en éternelle croissance.
« Si Internet était un pays, il serait le 3ème plus gros consommateur d’électricité au monde […], derrière la Chine et les Etats-Unis. »[4]
On peut comparer la consommation électrique du web à l’équivalent de 100 réacteurs nucléaires et cette consommation double tous les 4 ans. Le chercheur Gerhard Fettweis alarme également sur le fait que d’ici 2030, cette consommation numérique atteindrait la consommation mondiale de 2008 de tous les secteurs confondus. Internet sera alors la première source mondiale de pollution.
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Plus polluant que le transport aérien
Plus incroyable encore, selon une étude sur l’impact environnemental du numérique publiée par The Shift Project, Internet est bien plus polluant que le transport aérien.
À titre d’exemple, selon le Conseil Américain pour l’efficacité énergétique, regarder une vidéo de 3 Go nécessite autant d’énergie que 1000 ampoules basse consommation allumées pendant une heure. Selon Maxime Efoui-Hess, ingénieur et auteur du rapport : « Personne ne pense en cliquant sur Netflix, qu’un centre de données est appelé derrière avec des infrastructures réseaux qui sont en train de tourner pour nous amener les données. On ne se rend pas compte de la quantité d’énergie et l’électricité que cela demande derrière. »[5]
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Intérêt des géants du web pour les énergies renouvelables
Face à cette réalité, l’utilisation des énergies renouvelables, telles que les énergies solaires, éoliennes et hydrauliques, est presque devenue une nécessité. La bonne nouvelle est que face à une opinion publique de plus en plus attentive à l’écologie, de nombreux géants du web désirent se racheter une image.
Google investit massivement dans l’éolien.
Apple, dès 2012, montre sa volonté de passer le plus tôt possible à une consommation 100% énergies renouvelables y compris dans ses boutiques.
Facebook a décidé en 2011 d’ouvrir son premier data center européen alimenté par l’hydroélectricité en Suède.
Amazon annonce en 2016 la construction d’une ferme éolienne au Texas.
Microsoft parie sur le solaire.[6]
Ils mettent ainsi en œuvre des actions pour contrôler leur empreinte carbone. Mais que font les utilisateurs ? Voici quelques astuces qui pourront vous aider dans votre transition énergétique.
Comment diminuer cette consommation énergétique ?
Pour diminuer votre consommation énergétique digitale, il faut tout d’abord prendre conscience de ses habitudes et pratiques.
Par exemple, si vous êtes adepte du visionnage en streaming, préférez le téléchargement à ce dernier. Le visionnage de vidéos correspond à ce qui consomme le plus sur le web.
En ce qui concerne l’utilisation du Cloud, des efforts peuvent être fournis. Plus précisément, il est préférable d’éviter l’utilisation abusive de ce dernier en triant et en supprimant certains fichiers stockés.
Il en va de même avec vos mails. Nous vous invitons à supprimer les mails inutiles et à vous désabonner des newsletters que vous n’ouvrez jamais. N’oubliez pas de vider votre corbeille par la suite. Car tout est stocké sur les serveurs et ces serveurs produisent de l’énergie.
Voilà autant de petits gestes qui sont, à première vue, telle une goutte d’eau, insignifiants mais qui peuvent se réunir pour former une belle rivière à la fin. La pollution numérique est donc certes virtuelle mais réelle. En informant les utilisateurs et en les sensibilisant à cet impact, vous aiderez ainsi à préserver notre planète.
Rédigé par Shu-Min Huang
Sources (cliquez
ici !)
– Source [1]
– Source [2]
– Source [3]
– Source [4]
– Source [5]
– Source [6]