Localisateur, un métier au coeur de la globalisation
On le sait bien : le monde est en train de rétrécir. Sur cette planète, nous sommes plus de 7,5 milliards d’habitants. Et ce chiffre pourrait augmenter jusqu’à 9,2 milliards en 2050 selon l’ONU.
Avec la globalisation, nous devons sortir de plus en plus de notre zone de confort linguistique pour rester compétitif sur des marchés qui ne cessent d’évoluer. Si l’on souhaite aujourd’hui communiquer à l’étranger, trois choix se profilent. Soit on se lance dans l’apprentissage de la langue du public visé (appelée langue cible) – un processus certes très enrichissant mais fastidieux, soit on utilise un outil de traduction automatique tel que le célèbre Google Translate. Enfin, on peut aussi fait appel à des experts. Parmi eux, on retrouve le “localisateur”.
Mais qu’est-ce qu’un “localisateur” ?
Localisation et localisateur… kézako ?
Un localisateur est une personne chargée de faire de la localisation. La localisation, que l’on désigne souvent sous l’abréviation “L10N”, consiste en la traduction et l’adaptation de contenus pour un ou plusieurs marchés étrangers. Pour ce faire, le localisateur doit prendre en compte les attentes culturelles et fonctionnelles de chaque public cible. Ces attentes dépendent souvent de la région et du type d’industrie du pays.
Attention ! La frontière entre localisation et traduction (le fait de passer d’un texte dit “source” à un texte “cible”) est souvent floue. La traduction ne prend pas en compte l’adaptation culturelle et visuelle d’un texte source vers une langue cible. C’est là que réside tout l’enjeu du travail du localisateur. Celui-ci veille à ce que les matériaux traduits soient parfaitement adaptés à la culture du public cible (devises, références culturelles, et même psychologie des couleurs).
Prenons par exemple la localisation du français hexagonal en français québécois. Ce sont deux langues et deux cultures qui se ressemblent à première vue, mais qui sont très différentes en réalité. Le localisateur doit parfaitement connaître les spécificités linguistiques qui distinguent les deux langues ainsi que les références culturelles du Québec afin de produire des matériaux qui soient parfaitement compréhensibles pour les québécois.
Quels marchés pour les localisateurs ?
Atypique mais très lucratif, le marché du jeu vidéo s’appuie fortement sur la localisation. Dans ce secteur, le localisateur est chargé d’adapter le nom des personnages, des lieux imaginaires et des sortilèges à la culture d’un public cible afin de créer un univers palpitant pour les joueurs.
Si le jeu vidéo est une aubaine pour les localisateurs, avec pour 2017 un chiffre d’affaires qui pourrait bien dépasser pour la première fois la barre symbolique des 100 milliards de dollars, il ne faut pas non plus négliger d’autres secteurs d’activité rentables et porteurs d’emploi.
Le commerce en ligne, le marketing, l’économie et la finance, les loisirs et même les médias numériques sont des marchés en demande de localisateurs.
L’allié du localisateur, la TAO
Si vous pensez que localisateur est un métier difficile, alors vous avez sûrement raison ! Selon les chiffres de professionnels, il faut à peu près une heure pour traduire entre 200 et 300 mots. Pour un projet pouvant aller jusqu’à 10 000 mots, produire un texte cible de qualité peut prendre beaucoup de temps et d’énergie.
L’avènement de l’outil informatique a grandement facilité le travail des localisateurs. Le pionnier en la matière fut le “Translation Editor” (TED), mis au point en 1987 par l’entreprise allemande Trados GmbH.
Désormais, cette entreprise est le leader mondial des logiciels du type TAO (Traduction Assistée par Ordinateur) avec ses logiciels. Ceux-ci permettent de traduire plus vite et plus intelligemment en utilisant des bases de données linguistiques qui “mémorisent” les traductions.
Pour Jonathan T. Hide, traducteur basé à Charlottesville en Virginie, la TAO permet d’augmenter considérablement le rendement de traduction. Il dit à ce sujet : “Avec une mémoire de traduction raisonnablement alimentée, vous pouvez effectuer deux fois plus de travail dans le même délai. Mes propres statistiques montrent une augmentation de plus de 50 %.” Impressionnant !
La localisation, clé de la globalisation
Nous vivons dans un monde florissant, en pleine expansion, riche de nouvelles idées et de perspectives venant de tous les pays.
Si la définition de la globalisation est de “viser à concevoir un produit de manière à minimaliser tout travail supplémentaire pour la localisation ultérieure”, cela souligne sans doute l’importance du rôle de la localisation qui est d’amener de nouvelles idées pour produire des matériaux parfaitement adaptés à des publics spécifiques, aux quatre coins du monde.
Envie de vous lancer dans la localisation et la communication technique ? Nous vous invitons à vous renseigner sur les débouchés du master CAWEB !
Article rédigé par Thomas Edmonds.
Sources (cliquez ici !)
https://pixabay.com/fr/boule-terre-verre-globe-monde-2377876/
https://pixabay.com/fr/jeu-à-distance-gamer-vidéo-2294201/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:SDL_logo.jpg
https://fr.wikipedia.org/wiki/Localisation_linguistique
https://www.sdltrados.com/fr/solutions/cat-tools/
Autres articles
-
Snapchat, le réseau social qui s’impose
-
Les bonnes pratiques pour concevoir un contenu digital accessible à tous
-
Confinement et ennui : astuces pour s’occuper
-
Rédaction technique et optimisation du référencement naturel pour les moteurs de recherche : six conseils pour augmenter les ventes et réduire les coûts