Trouver un juste milieu : Exploiter l’IA générative de manière stratégique dans la localisation

ia generative

L’intelligence artificielle a commencé à faire des vagues dans l’industrie de la localisation avec les progrès accélérés de l’IA générative. L’émergence de celle-ci change la donne et constitue une menace potentielle pour nombre de rédacteurs, traducteurs et spécialistes de la localisation.

SOMMAIRE

    L’intelligence artificielle, amie ou ennemie des professionnels de la localisation ?

    Sur les réseaux sociaux, dans la presse, et même parmi les scientifiques les plus respectés, nombreux sont ceux qui soulignent les risques que l’IA générative fait peser sur notre industrie. Certains s’interrogent même sur la pérennité du métier de professionnel de la localisation, sous-entendant que l’IA et les humains ne peuvent coexister dans cet espace. Pourtant, le véritable enjeu réside dans notre capacité à adopter un regard critique sur l’IA tout en l’intégrant intelligemment à nos processus, en reconnaissant à la fois son potentiel et ses limites.

    Il ne s’agit pas d’un choix binaire entre l’IA et les professionnels de la localisation. Il existe un espace dans lequel l’IA peut venir en appui, même si elle remplace déjà certaines compétences humaines. L’impact de l’IA sur la traduction est souvent celui qui suscite le plus d’inquiétudes, car il menace directement la source de revenus des traducteurs. La traduction automatique permet d’accélérer la mise sur le marché de certains produits ou services et d’augmenter considérablement les volumes de contenus accessibles aux marchés internationaux. Elle réduit aussi les coûts de traduction.

    Optimiser les processus : l’IA générative dans les flux de travail de localisation

    En outre, l’intégration de l’IA dans les flux de travail de localisation peut apporter des gains importants : les algorithmes peuvent aider à recruter de nouveaux talents, allégeant le travail des recruteurs ; l’IA peut également automatiser les tâches répétitives dans les systèmes de gestion des projets de traduction ; elle peut améliorer la post-édition des traductions, réduisant ainsi la charge des réviseurs ; elle peut même s’appuyer sur ses données d’entraînement pour rédiger des guides utilisateurs, de la documentation ou des consignes. Mais ce n’est pas tout, l’IA peut aussi se charger du contrôle qualité de certains produits et services, un domaine normalement réservé aux responsables qualité. Enfin, elle peut retravailler du contenu source pour qu’il soit plus facilement traduisible, jouant ainsi un rôle à la fois de rédacteur et de correcteur.

    Cependant, l’IA reste une création humaine. Les bonnes pratiques en localisation consistent encore à confier exclusivement aux humains les tâches les plus complexes, notamment celles qui requièrent créativité et esprit critique.

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    Nouveaux rôles, nouvelles compétences : évoluer avec l’IA générative

    Par exemple, les traducteurs pourraient se réorienter vers le métier de « prompt engineer », en mettant à profit leur expertise pour dialoguer efficacement avec des outils comme ChatGPT et améliorer le contenu généré. Une fois les tâches administratives confiées à l’IA, les chefs de projet pourraient évoluer vers des rôles de responsables de programme, avec une vision plus globale des besoins clients, la capacité d’apporter de l’intelligence économique et de se concentrer sur l’excellence opérationnelle et la communication stratégique. De la même façon, les équipes linguistiques pourraient devenir des experts des processus et des flux de travail IA, capables de conseiller les ingénieurs sur les meilleures pratiques pour garantir une qualité linguistique et culturelle optimale.

    Les dérives à éviter : limites éthiques et biais algorithmiques

    Même si l’IA générative ouvre de nombreuses perspectives, il est essentiel de rester vigilant quant à ses limites. Chaque grand modèle de langage (Large Language Model) dispose aujourd’hui de sa propre base de données, avec des biais culturels potentiels, pouvant entraîner des discriminations, par exemple dans l’octroiement de prêts selon certaines conditions injustes. Les algorithmes d’IA pourraient aussi recruter des professionnels sur la base de critères erronés. Le véritable danger réside dans la croyance que l’IA peut entièrement remplacer les capacités humaines.

    Vers une cohabitation harmonieuse entre humains et IA générative

    En conclusion, l’IA et la localisation peuvent coexister harmonieusement. Cela exige une reconnaissance claire des forces humaines uniques : sensibilité culturelle, empathie, créativité, jugement éthique et la nécessité d’une supervision humaine. Certains métiers seront transformés, voire supprimés, mais d’autres émergeront en parallèle. Et peut-être que ce contraste soulignera davantage encore l’importance de la connexion et de la communauté humaines.

    En attendant, cultivez votre connaissance de l’intelligence artificielle — amie ou ennemie — en suivant des cours sur Coursera, Google ou LinkedIn pour mieux comprendre son rôle et trouver votre place dans l’univers de la localisation.

    Article original écrit par Françoise Botale-Hovivian et traduit de l’anglais vers le français par Colombe Saintes.