Interview de l’association Le Rendez-vous des Ambitieuses

Le 8 mars 2023, nous vous proposions de rencontrer Laura Desquiens et Léa Muller, co-fondatrices et animatrices du Rendez-vous des Ambitieuses.

Découvrez leur interview en vidéo, ou bien poursuivez la lecture de cet article pour découvrir sa retranscription.

Pouvez-vous vous présenter, vous et l’association ?

Laura Je m’appelle Laura Desquiens, je suis coach en organisation et je suis présidente de l’association Le Rendez-vous des Ambitieuses.

Léa – Je suis Léa Muller, je suis co-fondatrice du Rendez-vous des Ambitieuses et à côté de ça je suis rédactrice web en freelance. On travaille également avec Lisa et Gladys, on est quatre dans l’animation de l’association.

C’est quoi le Rendez-vous des Ambitieuses (RDVA) ?

Laura – Si on peut expliquer un petit peu, c’est une communauté en fait d’entrepreneures féminins pour réunir en fait toutes les entrepreneures qui sont sur Strasbourg aux alentours pour être soutenues pour être boostées pour partager des moments ensemble et faire développer son activité. 

Pourquoi vous êtes-vous lancées dans l’entreprenariat ? Pourquoi cibler uniquement les femmes ?

Léa – Ce qui m’intéressait le plus en fait, c’était les études de genre. Je me suis un petit peu spécialisée dans le féminisme donc en fait, ça allait de soi pour moi que ce soit une association uniquement de femmes et ça allait directement en lien avec le projet de Laura donc ça collait très bien.

Laura – Moi c’est un peu difficile à expliquer, j’ai travaillé avec des hommes, des femmes, et j’ai beaucoup préféré travailler avec des femmes dans l’ensemble quand j’étais Community Manager et quand je suis aujourd’hui coach en organisation. Il y a beaucoup plus de bienveillance, je me suis bien retrouvée là-dedans, et du coup c’est pour ça que j’ai préféré développer une communauté avec des entrepreneures femmes qui sont comme moi et qui comprennent aussi les mêmes problématiques que moi, qui ont vécu les mêmes choses.

Pouvez-vous expliquer plus en détail le concept de l’association ?

Laura – Le Rendez-vous des Ambitieuses en fait, il s’appelle comme ça parce qu’on organise deux types de rendez-vous. Il y a un rendez-vous qui est un peu plus professionnel qu’on appelle le Rendez-vous focus. On va réunir des entrepreneures qu’ils apprennent sur un sujet spécifique. Ça peut être de l’organisation, communication… Des sujets qu’on rencontre au quotidien et quand on est entrepreneure on doit faire plein de métiers en un finalement et du coup il y a des choses qu’on ne maîtrise pas et au Rendez-vous des Ambitieuses le but c’est de faire intervenir des intervenants externes ou internes et qu’ils puissent interagir sur un sujet et présenter des éléments concrets. Et il y a le Rendez-vous chill

Léa – Oui qui à l’inverse est moins professionnel on va dire. C’est un rendez-vous par mois, on se rencontre dans un café, on fait une séance de massage, du yoga… On se rencontre juste entre nous et on échange, on partage, on fait une activité extérieure ou autre.

Quelle est la différence entre adhérente, intervenante et partenaire ? Et qui peut le devenir ?

Laura – Une adhérente du coup, c’est une entrepreneure ou entrepreneure en devenir qui souhaite en fait évoluer, apprendre des choses, rencontrer des gens et qui veut participer aux rendez-vous qu’on propose durant l’année. Les intervenants, ça peut être des personnes extérieures comme des personnes en interne par contre les intervenants c’est pas fermé. Ça peut être des hommes comme des femmes, peu importe. Quand on a un besoin  sur un domaine sur un sujet spécifique.

Léa – À côté de ça, on a les partenaires, où là généralement c’est plus des entreprises, qui viennent soutenir le RDVA et généralement promouvoir un petit peu leur entreprise forcément mais également aider les adhérentes, fournir leurs produits à moindre coût : une réduction sur un abonnement par exemple.

Laura – Un avantage qu’ils peuvent proposer à nos adhérentes et c’est un avantage qu’elles n’auraient pas eu en dehors du réseau. 

Est-il important pour les entrepreneurs de se soutenir entre eux ? Encore plus entre femmes entrepreneures ?

Léa – Alors oui, c’est d’ailleurs pour ça qu’on a créé le réseau. C’est parce qu’avant tout être entrepreneure, surtout auto-entrepreneure comme nous, le fait d’être en réseau c’est super important parce qu’on est tout le temps seules au final. Et on fait face à plein de problématiques, et donc le fait de se retrouver dans un réseau, de créer une vraie communauté avec laquelle on peut discuter, échanger et puis se livrer un petit peu en fait c’est une vraie force je trouve.

Laura En soi, je parle beaucoup de d’isolement, parce qu’on est seul en tant qu’entrepreneure, mais on est seules de deux façons : on est seules de manière où on travaille de chez nous on reste beaucoup derrière l’ordinateur, donc ça c’est être isolé physiquement et c’est pas évident de se retrouver seul comme ça chez soi, mais il y a l’isolement aussi mental parce que on n’est pas forcément entourées d’entrepreneures autour de nous. Les gens autour de nous ils sont salariés ils ne sont pas forcément chef d’entreprise, et du coup des fois, quand on rencontre des choses, des difficultés, des problématiques, les gens ne vont pas comprendre autour de nous et on va se retrouver vraiment isolées. On va dire “nan mais on est incompris et tout”, alors que là dans une communauté comme nous on propose, les problématiques qu’on a vécu peut-être que d’autres l’ont vécu aussi et on peut partager notre expérience.

En tant que femme, quelles sont les règles d’or à appliquer si on veut se lancer dans l’entreprenariat ?

Léa – Premier truc qui vient tout de suite, c’est les Conditions Générales de Vente (CGV). C’est juste de s’armer un petit peu juridiquement parce que c’est le premier truc sur lequel les entreprises ou les clients nous attaquent. Ils savent qu’on est malheureusement fragiles à ce niveau là, et du coup il se permet beaucoup de choses. Donc c’est le premier conseil que je donnerais, c’est de créer ces CGV tout de suite.

Laura – Quand on est salarié, on est protégé par l’ensemble de l’entreprise, alors qu’en tant qu’entrepreneure c’est pas évident, les gens ne vont pas forcément respecter ça et c’est important aussi de cadrer les choses, d’imposer ses limites auprès de ses clients. Ça peut être aussi les CGV, c’est hyper important à faire. Ce que je dirais, ne pas s’éparpiller dans un premier temps, surtout quand on se lance, parce qu’on a tendance à vouloir tout faire. Un site web, il faut faire les réseaux sociaux, il faut faire ci, il faut faire ça, vous rencontrez des gens, sauf que bon, on a pas un temps illimité donc c’est important aussi de définir des priorités. En tant que coach d’organisation, je connais un peu le sujet, et du coup c’est important de définir ce dont j’ai besoin maintenant, pour me lancer, pour développer par exemple ma clientèle, qu’est-ce qu’il faut que je fasse maintenant à tout prix, qui est dans mes moyens et avec les ressources que j’ai… Et ça c’est hyper important.

Pensez-vous qu’il est plus facile de se lancer dans l’entreprenariat en tant que groupe ou en solitaire ?

Léa – Le fait de monter quelque chose en groupe, c’est toujours plus simple. On compte un petit peu sur les autres et on arrive à se booster en fait en équipe. Solo c’est un petit peu plus dur, on a des freins psychologiques en fait, et nos propres freins sont nous même finalement donc c’est forcément plus dur je pense.

Laura – En vrai, moi je suis mitigée sur les deux. Dans le sens où, quand on veut être seul, c’est pas évident, parce qu’on est tout seul et que la seule motivation, les seules choses c’est nous donc ça dépend totalement de nous à chaque fois.  Mais dans l’idée, comme on dit, c’est important de s’entourer. Oui, ça l’est aussi. Des fois on aime bien aussi travailler seul et quand on doit dépendre des autres c’est pas évident donc il faut trouver son équilibre. Si on a une préférence pour travailler en groupe, autant aller en groupe, si on préfère travailler seul, autant rester seul.

Quels sont vos prochains objectifs ?

Laura En priorité, on veut d’abord développer le nombre d’adhérentes. On veut vraiment que les gens nous rejoignent et s’intéressent au sujet et veulent rester, veulent continuer à intégrer le réseau. On veut continuer à développer les Rendez-vous, on aimerait aussi potentiellement avoir un lieu aussi pour se rencontrer et devenir vraiment un des réseaux à suivre et créer des liens, que ce soit avec les institutions, les collectivités et aussi les entreprises. 

Quelles sont les démarches à mettre en place pour intégrer le réseau ?

Léa – Il y a une rencontre en visio où on échange un petit peu, on apprend à se connaître, on voit si le réseau correspond aux valeurs de la personne. On envoie un mail pour dire que ben voilà, c’est validé, super, tu peux payer ta cotisation pour réellement faire partie du réseau. 

Laura – Elles remplissent un formulaire avec les informations importantes. Elles signent aussi la charte des valeurs qui est hyper importante pour nous. Il y a aussi un règlement intérieur comme toute association classique et après elles intègrent le Discord. Elles ont la possibilité de faire la petite séance photo avec notre photographe attitrée, et après elles ont l’occasion de s’inscrire directement, elles ont des petits avantages comme un petit tarif avantageux sur les Rendez-vous focus par exemple. 

Un dernier mot sur le Rendez-vous des Ambitieuses ?

Léa – Je pense que le gros bonus de ce réseau là, c’est qu’on est encore tout petits, et du coup on peut parler à tout le monde, on peut apprendre à connaître tout le monde, on peut demander des conseils, des infos. 

Laura – Finalement en intégrant une communauté on grandit soi-même, on évolue soi-même et on fait évoluer cette communauté, et la communauté elle-même grandit. Et c’est important dans une communauté de se développer par le partage, la bienveillance, les échanges. On le dit souvent, mais c’est hyper important. C’est pour ça qu’on aime bien quand nos

adhérentes participent à majorité aux événements, même aux chill, et même si c’est qu’aux chill, voilà on sera très contentes de les accueillir. Mais l’idée c’est qu’on a toutes quelque chose à apporter dans cette communauté.”

Nous remercions de nouveau Laura Desquiens et Léa Muller pour cette interview.

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Retranscription faite par Emma LAFONT